Voila, quelques mots sur le sujet que j'ai écris récemment sur le sujet.
J'espere que ça peut aider quelqu'un dans la pratique.
Enjoy!
Chi-sao est un des exercices au centre de l’apprentissage de Ving Tsun Kung Fu. La plupart du temps, « chi-sao » est traduit par l’expression « mains collées», qui, quoique ce soit linguistiquement correct, incite des malentendus et ne reflète pas la véritable et profonde importance de cet exercice dans le développement des aptitudes de combat pour le pratiquant.
En réalité, il ne s’agit pas seulement des mains, ni l’idée de coller et suivre les mouvements des bras de l’adversaire. Le chi-sao est un outil pour nous aider à développer des comportements concernant le combat :
1. L’orientation – frontal à l’adversaire ou « square-on », capable d’utiliser toutes nos « armes ».
2. La simultanéité – les bras travaillent ensemble.
3. La structure – le transfert de l’énergie avec toute la masse corporelle et l’idée de lat sau jik chung, ou l’énergie élastique vers l’avant.
4. La distance – le développement d’un « feeling » pour la distance dans laquelle nous pouvons frapper/contrôler l’adversaire et dans laquelle l’adversaire peut nous frapper/contrôler.
5. Le « Timing » - reconnaître les opportunités et sentir quand nous devons bouger
6. Des techniques de base – une compréhension des techniques de base comme, tan sau, fook sau, bong sau, pak sau, jut sau, lop sau, etc.
7. Le déplacement – seung ma (en attaquant), tui ma (en évitant une attaque), et comment les utiliser pour contrôler l’espace et réduire les possibilités de défense et contre-attaque de l’adversaire, ou pour améliorer nos chance de contre-attaquer.
Ce qui est très important à comprendre dès le début de notre pratique c’est que le chi-sao se fait ensemble avec un partenaire, pour travailler, ensemble ces comportements listés ci-dessus, et non pas pour lutter les uns contre les autres.
En chi-sao, il ne s’agit pas de « gagner » ou de « perdre »!
Le « vouloir frapper » et « vouloir éviter d’être frappé » mène seulement à de mauvaises habitudes comme :
- la perte du contrôle du centre (je tombe sur mon partenaire par ce que je voulais absolument le toucher)
-la mauvaise direction de la force (je pousse contre les bras de mon partenaire par ce que je ne veux pas être touché)
-une mauvaise gestion de la distance (je m’éloigne pour ne pas être atteint)
-un mauvais « timing » (je ne suis pas flexible et donc ne suis pas capable de changer selon les actions de mon partenaire).
Aussi important que l’idée de travailler ensemble et sans égo, est celle de travailler relâché. Il faut noter que l’idée de relâchement dans les arts martiaux chinois (fang song) n’a rien avoir avec notre compréhension contemporaine du terme – par exemple, allonger sur le canapé avec un sac de chips et un bon film à la télé.
Non! Fan song est un état corporel d’ouverture et d’expansion, une attitude active et vivante. Ne pas lutter contre soi et son propre poids. Ainsi nous pouvons travailler avec une force profondément connectée à travers tout le corps.
L’idéal est de commencer à développer ce relâchement tonique en pratiquant la première forme du système, siu nim tao. Dans les exercices de chi sao, cette structure relâchée que nous avons mise en place en siu nim tao doit subir pour la première fois des forces extérieures exercées par notre partenaire. En restant relâché et « sans égo » nous sommes capables de:
1) écouter/sentir la force,
2) comprendre/interpréter la force
3) dévier/contrôler la force
4) donner la force unie de notre propre corps a l’adversaire.
Pour conclure, on peut dire que les exercices de chi-sao (dan-chi, poon sao, et poon sau avec déplacements) nous aident à développer des qualités dont nous avons besoin pour le combat réel, s’ils sont pratiqués d’une façon intelligente, relâchée et sans égo.
Bon entraînement !